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La position normale d’activité constitue le statut fondamental des fonctionnaires pénitentiaires, définissant l’exercice régulier de leurs missions au sein des établissements. Cette position implique des droits et obligations spécifiques encadrés par le statut général de la fonction publique.
Sommaire
- Définition et cadre juridique
- Droits et obligations spécifiques
- Implications pratiques en milieu pénitentiaire
- Action syndicale et défense des droits
1 – Définition et cadre juridique
La position normale d’activité désigne la situation du fonctionnaire exerçant pleinement ses fonctions dans son affectation principale. Elle est régie par les articles 34 à 38 de la loi n°84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’État.
Article 34 de la loi 84-16 :
« Le fonctionnaire exerce ses fonctions dans l’intérêt du service public. Il est tenu au secret professionnel. »
Dans le contexte pénitentiaire, cette position concerne :
- Les surveillants en poste en détention
- Les personnels d’insertion et de probation (PIP)
- Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP)
- Les directeurs d’établissement
2 – Droits et obligations spécifiques
Droits fondamentaux :
- Rémunération complète incluant primes spécifiques (indemnité de sujétion pénitentiaire)
- Accès à la formation continue obligatoire (article 22 de la loi 84-16)
- Protection fonctionnelle contre menaces ou agressions
Obligations essentielles :
- Respect du règlement intérieur de l’établissement
- Disponibilité pour les astreintes et services imprévus
- Respect des consignes de sécurité et protocoles opérationnels
3 – Implications pratiques en milieu pénitentiaire
Cas concrets :
- Agent affecté à la surveillance de quartier haute sécurité : obligation de présence physique permanente dans le secteur désigné
- PIP réalisant des entretiens d’évaluation : nécessité de remplir les dossiers pénitentiaires dans les délais réglementaires
- Surveillant de centrale : adaptation aux roulements de service impliquant nuits et week-ends
Exemple de difficulté récurrente :
Un agent en position normale d’activité peut être réquisitionné pour pallier un service non pourvu, entraînant des dépassements de seuils horaires réglementaires. Dans ce cas, l’article 73 du décret 85-603 s’applique pour la compensation.
4 – Action syndicale et défense des droits
La CGT Pénitentiaire intervient pour :
- Vérifier l’application correcte des textes réglementaires concernant le temps de travail (décret 2000-815)
- Défendre les agents contre les affectations abusives ou les changements de service non justifiés
- Négocier des protocoles de prévention des risques psycho-sociaux liés à la charge opérationnelle
Conseils pratiques :
- Consigner par écrit tout ordre de service sortant du cadre habituel
- Demander systématiquement la traçabilité des heures supplémentaires
- Saisir la commission consultative paritaire (CCP) en cas de désaccord sur les conditions d’activité