Entretien et bilan de carrière

Cette page détaille les enjeux et procédures de l’entretien et bilan de carrière pour les agents pénitentiaires, un dispositif clé de la gestion des ressources humaines dans l’administration pénitentiaire française. Nous aborderons les cadres réglementaires, les bonnes pratiques et les recours disponibles.

Sommaire

  1. Cadre réglementaire
  2. Déroulement pratique
  3. Enjeux pour la carrière
  4. Recours et accompagnement syndical

1 – Cadre réglementaire

L’entretien et bilan de carrière s’inscrit dans le décret n°2014-1526 relatif au développement professionnel des agents de la fonction publique de l’État. Dans le milieu pénitentiaire, il est complété par la circulaire DGCS/SDBC n°2015-67 qui en précise les modalités d’application pour les personnels de l’administration pénitentiaire.

Extrait de la circulaire ministérielle :

« Le bilan de carrière doit permettre d’établir un diagnostic partagé sur les compétences acquises et les perspectives d’évolution professionnelle, notamment en vue d’une mobilité ou d’une promotion. »

2 – Déroulement pratique

Concrètement dans les établissements pénitentiaires :

  • Fréquence : Tous les 3 ans pour les surveillants, tous les 5 ans pour les personnels d’encadrement
  • Participants : L’agent et son supérieur hiérarchique direct (chef de détention, directeur adjoint)
  • Préparation : Transmission du dossier professionnel au moins 15 jours avant l’entretien

Points clés abordés :

  • Analyse des compétences techniques spécifiques au milieu carcéral (gestion des conflits, connaissance des procédures de sécurité)
  • Projets de mobilité géographique ou fonctionnelle
  • Besoins de formation continue (ex : certificat de spécialisation)

Exemples concrets en milieu pénitentiaire

Un surveillant de maison d’arrêt peut envisager :

  • Une reconversion comme Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (CPIP)
  • Une spécialisation en gestion des détenus radicalisés
  • Une mobilité vers un établissement pour peines aménagées

3 – Enjeux pour la carrière

Cet entretien détermine plusieurs éléments cruciaux :

  • Avancement : Accès aux grades supérieurs (ex : major pénitentiaire)
  • Formations qualifiantes : Accès aux formations de l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP)
  • Mobilité : Possibilité de changement d’affectation ou de service

Conséquences d’un bilan négatif : L’absence de perspectives claires doit faire l’objet d’une fiche de suivi avec objectifs mesurables pour le prochain entretien.

4 – Recours et accompagnement syndical

En cas de désaccord sur le compte-rendu :

  • Recours gracieux : Demande de révision auprès du directeur régional dans les 15 jours
  • Recours contentieux : Saisine du tribunal administratif dans les 2 mois

Rôle du syndicat : La CGT Pénitentiaire propose :

  • Accompagnement lors des entretiens sur demande
  • Analyse juridique des comptes-rendus
  • Soutien pour les recours administratifs

Conseil syndical : « Exigez la transcription intégrale des échanges et refusez tout compte-rendu partiel. Un représentant syndical peut être présent lors de l’entretien si vous en faites la demande écrite au moins 48h à l’avance. »